Spécialiste de l’électrolyse haute température à oxyde solide (SOEC), Genvia franchit une nouvelle étape dans le développement de l’hydrogène décarboné. Née à Béziers en 2021 d’une joint-venture publique/privée entre SLB (ex-Schlumberger) et le CEA, la société capitalise sur plus de quinze ans de recherche et développement pour faire émerger une technologie française à fort potentiel industriel.
Une technologie d’avenir issue de la recherche française
Alors que l’entreprise prépare un démonstrateur industriel en Lozère, sur le site d’ArcelorMittal à Saint-Chély-d’Apcher, elle s’appuie sur un modèle de croissance maîtrisé et sur une innovation de rupture : l’électrolyse à haute température.
Cette technologie repose sur des cellules en céramique capables d’opérer entre 700 et 800°C avec de la vapeur d’eau, réduisant la consommation d’électricité de 20 à 30 % par rapport aux procédés alcalins ou PEM.
Le résultat : une production d’hydrogène plus efficace et plus durable, répondant aux défis énergétiques et climatiques à venir.
Un démonstrateur soutenu par France 2030
Soutenue par le plan France 2030 et la Région Occitanie, Genvia a trouvé un terrain d’expérimentation idéal dans l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher. Ce site industriel, producteur d’aciers électriques haut de gamme, utilisera l’hydrogène bas-carbone de Genvia pour réduire ses émissions de CO₂.
Le démonstrateur expérimental, baptisé SOEL200, entrera en service début 2026 et produira jusqu’à 200 kg d’hydrogène par jour grâce à une puissance électrique de 300 kW. L’installation intègre une boucle de récupération de chaleur fatale, un stockage thermique innovant réalisé par Coretec, ainsi qu’un système complet de purification et de compression de l’hydrogène.
Béziers, berceau de l’hydrogène innovant
Avant ce déploiement industriel, Genvia avait déjà mené des essais pilotes à Béziers, sur son site historique, pour tester et perfectionner ses modules technologiques. Ce positionnement local, combiné à la présence d’un écosystème industriel et énergétique dynamique dans le Biterrois, conforte le rôle du territoire dans la filière hydrogène nationale.
Une montée en puissance progressive
L’entreprise envisage désormais une montée en cadence prudente et structurée. Genvia prévoit des unités de production automatisées de 100 MW d’électrolyseurs par an, ajustées à la demande du marché.
Les prochaines étapes porteront sur la réduction des coûts de fabrication, la durabilité des cellules céramiques et la robotisation des processus pour rendre cette technologie pleinement compétitive. À terme, Genvia souhaite aussi participer à la flexibilité du réseau électrique, en modulant la puissance de ses électrolyseurs selon les besoins du système.
L’entreprise biterroise s’impose ainsi comme un acteur clé de la transition énergétique française, démontrant que la recherche, l’industrie et l’innovation peuvent converger depuis Béziers vers un avenir décarboné.
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Source : Électrolyse haute température : Genvia prépare son décollage | Techniques de l’Ingénieur